HDS22-22, carnet de voyage, Antarctique - 'Basecamp' - camping libre, kayak, raquettes/randonnée, alpinisme, atelier photo

Ushuaia est la ville la plus méridionale d'Amérique du Sud et est connue comme "el fin del mundo", la "fin du monde". Aujourd'hui, nous savons qu'il existe un autre monde au-delà de cet océan agité au sud, connu sous le nom de passage de Drake. La destination de notre voyage est un monde qui ne ressemble à aucun autre endroit que nous ayons vu auparavant : L'Antarctique.

Alors que la journée a été douce et ensoleillée jusqu'à présent, il commence à pleuvoir pendant que nous embarquons à bord de notre maison pour les deux prochaines semaines, le navire d'expédition néerlandais Hondius. Nous sommes tous enthousiastes à l'idée de l'aventure qui nous attend. Une fois que nous sommes tous à bord et installés dans nos cabines, nous regardons le navire quitter lentement le quai et se diriger vers le canal Beagle, laissant derrière nous le panorama époustouflant de la Patagonie.

Le programme de la soirée comprend l'exercice de sécurité obligatoire mené par le second capitaine Matei, y compris l'exercice d'abandon du navire, suivi d'un accueil chaleureux par le capitaine Artur, accompagné de boissons pétillantes et de délicieux canapés. Le directeur de l'hôtel, Will, nous présente brièvement le navire et le chef d'expédition, Pippa, le plan de navigation et l'équipe internationale de guides d'expédition.

Nous passons le reste de la soirée à descendre le canal Beagle. Alors que nous nous préparons à descendre pour notre premier dîner, le navire est entouré d'Albatros à sourcils noirs. Nous passerons les deux prochains jours en mer dans le passage de Drake où nous croiserons de nombreux autres oiseaux marins qui accompagnent le navire dans sa descente vers le sud.

L'aube freine Hondius qui file vers le sud dans le passage de Drake. Pour les rares personnes qui se sont levées très tôt, nous pouvons encore apercevoir le Cap Horn derrière nous dans le soleil. Nous nous éloignons du plateau continental de l'Amérique du Sud et nous nous enfonçons dans les eaux de plus en plus profondes de l'Atlantique. Cette topographie sous-marine provoque une remontée d'eau riche en nutriments qui attire la faune et la flore.

Pour nous, cela se traduit par une pléthore d'oiseaux de mer tels que les Albatros royaux de Sanford et les Albatros fuligineux, les Pétrels géants du Nord et du Sud, le Puffin fuligineux et le Pétrel du Cap de taille moyenne, jusqu'au minuscule Pétrel de Wilson, qui n'a que la taille d'un oiseau chanteur. Malgré leur taille, toutes ces espèces passent les neuf dixièmes de leur vie dans les profondeurs de l'océan.

Après avoir pris notre premier petit-déjeuner, nous entamons une série de briefings. Les deux premiers sont les briefings obligatoires du Zodiac et de l'IAATO, qui nous informent de notre responsabilité en matière de sécurité et de protection de l'environnement très sensible que nous aurons le privilège de visiter. Ensuite, toute une série de briefings sur les activités spécialisées auxquelles nous nous sommes inscrits en Antarctique. L'une d'entre elles est une introduction à la photographie par Juan et Ross, qui nous expliquent les bases de la capture de meilleures images. Au fur et à mesure du voyage, ils enrichiront cette initiation par d'autres ateliers à terre et à bord.

Pendant notre temps libre, beaucoup d'entre nous profitent de l'occasion pour visiter le pont du navire. C'est un véritable privilège que peu de gens ont l'occasion de voir. D'abord surpris que le capitaine Artur ne se tienne pas derrière le volant pendant toute la durée de la croisière ( !), les officiers de pont nous expliquent la technologie qui permet aux navires de suivre une trajectoire tracée grâce à un système de pilotage automatique pendant la majeure partie du voyage. La vue panoramique sur l'océan bleu déferlant, peuplé d'oiseaux de mer, est tout à fait sensationnelle.

Pippa nous explique les plans pour le lendemain, y compris la météo. Michael présente brièvement les baleines que nous pourrions voir, suivi par Andrew et Charlotte qui font de même pour les albatros et les phoques, respectivement. Puis nous descendons pour notre premier dîner, tout en contemplant une soirée dorée, toujours parsemée de ces incroyables oiseaux de mer. Quelle fin pour notre première journée d'aventure !

Notre deuxième journée en mer sur la route du sud commence par un refroidissement notable de l'air lorsque nous avons passé la convergence antarctique hier soir. Les eaux froides de l'Antarctique sont submergées par les eaux subtropicales plus chaudes, ce qui entraîne une remontée d'eau riche en nutriments depuis le fond de l'océan. Ce processus est essentiel pour toute la vie autour du continent antarctique et pour le climat mondial.

Outre le froid, l'excitation et l'anticipation augmentent sur le navire lorsque nous commençons à nous inscrire aux activités, choisissant si, en plus de nos débarquements quotidiens et de nos croisières en zodiac, nous allons camper, faire du kayak ou de l'alpinisme (souvent les trois à la fois). Ensuite, nous rejoignons l'équipe de nettoyage à l'aspirateur sur le pont 3, pour nous assurer que tout notre équipement extérieur est nettoyé et désinfecté - un processus obligatoire pour la biosécurité, afin que nous n'apportions pas de bactéries ou de graines étrangères sur le continent de l'Antarctique. En plus de la distribution des bottes Muck et d'un large éventail de conditions météorologiques tout au long de la journée, nous nous rendons compte que demain, nous serons vraiment en Antarctique... Les pingouins, les icebergs et la neige se profilent à l'horizon !

La faune est très active autour du navire, et des espèces plus méridionales rejoignent les Albatros à sourcils noirs et les Pétrels géants qui glissent dans le sillage du navire.

Les premiers spectaculaires Albatros fuligineux à manteau clair et les majestueux Albatros errants attirent manifestement les foules, tandis que les Prions antarctiques et à bec fin, les Pétrels bleus et les Pétrels du Cap virevoltent autour du navire et constituent un sujet délicat pour les photographes, tandis que les Fulmars à argenté, les Océanites à Belatros noir et les Pétrels à bec noir sont occasionnels.

Le rare "nellie blanc" a fait une brève apparition aujourd'hui - la forme blanche du Pétrel géant.

Comme si cela ne suffisait pas, nous avons également les premières observations de cétacés de qualité du voyage avec plusieurs Baleines à bosse près du navire et une brève Baleine bleue vue depuis le pont en milieu de matinée. Inutile de dire que les ponts extérieurs sont beaucoup plus occupés par les passagers munis d'appareils photo et par le personnel de l'expédition excité qui essaie de suivre les oiseaux et les mammifères pendant que nous naviguons.

Le soir, Mary nous fait une brève présentation de RacingThePlanet, expliquant que les coureurs parmi nous sont ici pour courir un ultramarathon de 250 km en 7 jours. L'Antarctique est le dernier défi, le "dernier désert" de 4 courses dans le désert qui requièrent des niveaux extraordinaires d'endurance physique et mentale : la Namib Race en Namibie, la Gobi March en Mongolie et l'Atacama Crossing au Chili.
Nous sommes ravis de participer à ce projet !

Dans le récapitulatif suivant, Pippa nous donne un aperçu de la journée du lendemain, Andrew nous explique le "Jizz" pour reconnaître les oiseaux et comment distinguer les 3 espèces de manchots à queue en brosse de l'Antarctique, Mal et les alpinistes nous expliquent comment se déplacer dans les zones crevassées et Esther nous donne une brève introduction à l'utilisation de nos raquettes à neige. Pour finir, George nous annonce une autre grande compétition qui aura lieu lors de ce voyage : un tournoi d'échecs en Antarctique auquel tout le monde est invité à s'inscrire ! Pour terminer en beauté cette journée, la cuisine a préparé un délicieux dîner pour nous tous, avec une boisson offerte par la maison ! Joyeux Thanksgiving à tous !

Après deux longues journées de mer, voici notre premier jour d'expédition ! L'équipe se lève tôt pour se rendre à Portal Point, afin d'évaluer les conditions, car les eaux autour du navire et les vents ne semblent pas idéaux. Malheureusement, le débarquement est annulé. Le site d'atterrissage est bloqué par d'énormes quantités de glace, ce qui rend l'accès en toute sécurité avec les zodiacs presque impossible. De plus, en raison des récentes chutes de neige, il semble qu'il n'y ait aucun endroit où l'on puisse s'approcher sans que le mur de neige ne s'effondre. Nous avons donc décidé de débarquer dans l'après-midi et de passer la matinée sur le bateau, en commençant par un délicieux petit-déjeuner buffet. À l'extérieur, vous pouvez contempler d'immenses icebergs flottant tout autour du navire, tandis que la neige tombe du ciel pour s'accumuler sur la terre ferme. Des Manchots papous apparaissent de temps à autre à côté du navire, et l'on peut voir des Petits rorquals à bosse souffler à intervalles réguliers lorsqu'ils remontent à la surface entre les blocs de glace. À l'intérieur du bateau, Charlotte donne une conférence très instructive sur la variété des baleines que l'on peut rencontrer dans les eaux de l'Antarctique et sur leurs caractéristiques biologiques. Tous les espoirs sont tournés vers le débarquement de l'après-midi, et la brume descend tout autour de notre navire.

Après un délicieux et copieux déjeuner préparé par notre chef cuisinier Ralph et son équipe, tout le navire se prépare à embarquer pour les diverses activités auxquelles nous nous sommes inscrits. Les alpinistes partent à la conquête du paysage montagneux enneigé, les kayakistes enfilent leur équipement pour glisser parmi les icebergs, les coureurs font appel à leur volonté et enfilent leur équipement, et tous les autres enfilent autant de couches que possible pour une croisière en zodiac et un débarquement en deux temps trois mouvements. Malgré les conditions brumeuses, la neige qui tombe et la faible visibilité, tout le monde est plein d'énergie et d'efforts, puisque c'est notre premier jour. Chaque activité est remplie, et pendant la croisière en zodiac, les premiers Manchots papous sont aperçus en train de nager et de faire du marsouinage dans les eaux glacées. Plus tard dans la journée, nous trouvons même un Manchot papous leucistique, dont les plumes sont jaunâtres. Le clou de la journée est cependant le repérage d'un jeune et très petit Léopard de mer sur une banquise, à peine perceptible de loin.

Tout le monde rentre au bateau mouillé, transi de froid, mais très heureux d'avoir accompli la première journée du voyage. Après un excellent dîner buffet, le bar est ouvert et certains terminent leur journée par un verre bien mérité.

Un limerick pour terminer la journée :
La neige est tombée du ciel,
Pour jeter sur la terre sa coquille terrestre,
Une heure après l'autre s'est écoulée,
Une avalanche s'est alors formée,
Puis déclenchée par un cri lointain.

La journée commence par de fortes rafales de vent alors que nous approchons de notre destination pour l'opération du matin, l'île de Jougla. L'équipe de l'expédition dépose les zodiacs et va évaluer les conditions du site d'atterrissage. Le vent commence à se lever et nous devons annuler le plan d'atterrissage. Mais notre matinée ne s'arrête pas là. Notre chef d'expédition, Pippa, contacte la station britannique voisine, Port Lockroy, afin d'emmener certains membres de leur personnel à bord pour une conférence intéressante sur leur vie au "Bureau de poste des pingouins". Nous pouvons également jeter un coup d'œil à leurs souvenirs et acheter de superbes jouets pour pingouins, de magnifiques cartes postales et bien d'autres choses encore.

Port Lockroy est très célèbre pour être le bureau de poste le plus au sud du monde. Tout le monde écrit et envoie des cartes postales à ses proches dans le cadre de cette visite étonnante du personnel de Port Lockroy.

À la mi-journée, nous déjeunons à bord et nous nous préparons à la deuxième occasion d'atterrir en Antarctique. Le plan est d'atterrir sur l'île Damoy, une petite baie protégée à proximité d'un glacier et de quelques étonnantes colonies de Manchots pygmées. Comme d'habitude, l'équipe de l'expédition part en zodiac pour préparer le site d'atterrissage au cas où les conditions météorologiques le permettraient. Heureusement pour nous, nous recevons le feu vert pour débarquer car le ciel s'est éclairci pendant un certain temps, mais des nuages sombres menacent de s'approcher de notre emplacement. Mais comme le temps en Antarctique peut changer en quelques minutes, il s'améliore et nous avons droit à quelques rayons de soleil. Nous nous promenons avec plaisir dans les rocailles des pingouins, en observant leur comportement et leur façon amusante et maladroite de marcher.

Les coureurs font leur course d'un côté et le reste d'entre nous profite des vues sur les pingouins. Sans oublier les kayakistes qui profitent de la côte avec Alexis et Nick.

Heureusement, les nuages noirs restent au loin et avec quelques rafales de vent et des paysages spectaculaires, l'atterrissage est un succès total. Nous retournons tous affamés et heureux à notre navire après un bel après-midi à terre.

Pour certains d'entre nous, l'aventure n'est pas encore terminée. La neige étant assez sèche aujourd'hui, nous pouvons tenter une nuit de camping dans la baie. 55 courageux campeurs arrivent à terre pour passer la nuit à dormir sur le sol antarctique. Chacun creuse son propre trou dans la neige avec l'aide de Chloé, Annelou et Paolo. Avec différents sacs de couchage et couches extérieures, nous nous blottissons pour la nuit antarctique en profitant du silence et des pingouins à proximité.

Aujourd'hui, nous nous sommes réveillés avec une vue magnifique sur Orne Harbour et le pic Spigot qui domine Orne Harbour, sans un souffle de vent, c'est la journée la plus claire que nous ayons eue jusqu'à présent. Nous sommes tous très excités à l'idée d'embarquer sur le zodiac pour partir en exploration avec l'équipe de l'expédition.

Tout d'abord, les alpinistes sont prêts à 8h30 pour aller escalader le Spigot Peak, l'un des pics les plus spectaculaires de l'Antarctique, qui culmine à 289 mètres (948ft). À 9 h 30, les autres, habillés jusqu'aux yeux et pleins d'énergie, embarquent sur le zodiac pour une croisière dans la baie. La vue est absolument magnifique avec les montagnes se reflétant sur l'eau et un Léopard de mer très endormi se reposant sur un bloc de glace.

Des icebergs et de la glace vive jonchent la baie, nous sommes tous stupéfaits par la beauté qui s'offre à nous. Nous observons les Manchots à jugulaire sauter maladroitement dans l'eau d'une chute de 2 mètres, nous pourrions les regarder pendant des heures.

Le vent se lève et souffle à 20 nœuds, il est donc temps de rentrer lentement chez nous, à Hondius.

Sur le chemin du retour, les guides aperçoivent 2 Baleines à bosse, cette journée ne peut pas être plus belle ! Elles dressent continuellement leur queue devant le bateau, juste avant de se diriger vers la glace. C'est une observation magnifique et mémorable.

Nous prenons un délicieux déjeuner et faisons une petite sieste après toute l'excitation de la matinée. Le plan pour l'après-midi est de débarquer sur l'île d'Orne avec l'équipe de Racing the Planet, mais les conditions ne sont pas idéales et Pippa propose un nouveau plan. Au lieu de cela, nous devons atterrir à Cuverville, qui se trouve juste en face de l'île d'Orne, pour rendre visite à une colonie de Manchots papous. Les coureurs continuent dans la soirée malgré la neige et les températures fraîches. À 22 heures, tout le monde est de retour sur le bateau pour déguster des plats chauds et une bière afin de célébrer la journée que nous avons passée.

Une fois de plus, nous nous réveillons dans un calme magnifique sur l'île de Cuverville, située à l'entrée du canal d'Errera. Entourée par les vastes montagnes et les glaciers de la péninsule antarctique continentale, l'île de Cuverville offre des paysages incroyables ainsi que d'innombrables possibilités de photographie, car elle abrite la plus grande colonie de Manchots papous de la péninsule antarctique ; le pic de 252 mètres de l'île est également un atout supplémentaire pour nos alpinistes !

La journée commence tôt afin de maximiser le temps disponible dans cet endroit incroyable, les alpinistes sont les premiers à quitter le navire à 07:45 et débarquent à terre pour commencer leur ascension, suivie peu après par un débarquement fractionné et une croisière en zodiac pour tous les invités qui préfèrent un début de journée plus détendu ; enfin, les kayakistes quittent Hondius pour commencer à explorer à 09:00.

En naviguant parmi les vastes icebergs autour de l'île, nos zodiacs aperçoivent un Léopard de mer très photogénique qui offre d'excellentes opportunités d'observation, suivi de peu par deux Baleines à bosse qui se déplacent perpendiculairement à Léopards à bosse.

Tout au long de la matinée, le vent se renforce légèrement, poussant la glace vive dans le chenal directement vers notre site d'atterrissage. Bien que le départ soit un peu difficile et que certains aient les pieds détrempés, nous disons au revoir à l'île de Cuverville vers 12h30 et nous nous dirigeons (littéralement) vers notre prochaine destination, l'île de Danco.

Après un court trajet jusqu'à l'île de Danco, nous déposons les zodiacs et proposons à nouveau un débarquement séparé et une croisière en zodiac, ainsi qu'une autre piste pour notre équipe Racing the Planet. Les conditions météorologiques de l'après-midi sont quelque peu différentes de celles de la matinée, car des averses de neige réduisent parfois la visibilité, mais il y a toujours de nombreuses possibilités de photographie sur l'île et au cours de nos croisières en zodiac. Le point culminant de l'après-midi est bien sûr le "plongeon polaire" pour nos courageux invités qui se jettent élégamment dans l'eau à 2oC comme les pingouins qu'ils ont admirés tout au long du voyage. Après avoir survécu au plongeon, nous retournons à Hondius pour des douches chaudes bien méritées, un récapitulatif et un dîner. L'équipe de Racing the Planet est récupérée vers 21h00 après avoir parcouru de nombreux kilomètres sur les pentes de l'île de Danco et peut se joindre à un dîner plus tardif à bord de Hondius avant de repartir tôt le lendemain.

Beaucoup se lèvent tôt, car nous naviguons dans le magnifique chenal Lemaire. Malgré les nuages bas, les vues sont spectaculaires alors que nous traversons le chenal en direction de notre site d'atterrissage du matin, l'île Petermann. Le chenal est surnommé "Kodak Gap" en raison de ses qualités photogéniques, et il ne déçoit pas avec de nombreux icebergs jonchant les eaux et les sommets enneigés bordant chaque côté d'Hondius pendant que nous le traversons.

L'équipe de Race the Planet (RTP) démarre tôt, à 6 heures du matin, pour entamer la prochaine étape de sa course. Commençant au refuge de Groussac, une cabane de la marine argentine, la piste monte en boucle sur la crête et se dirige vers le sud. C'est peut-être la boucle la plus pittoresque de la course jusqu'à présent, et de nombreux concurrents sont soulagés que le temps se soit amélioré depuis hier et qu'ils puissent profiter de la course dans des conditions relativement calmes et claires.

Après un petit-déjeuner matinal, beaucoup d'entre nous se préparent pour les activités de la matinée sur et autour de l'île de Petermann. Les alpinistes sont les premiers à débarquer, profitant du paysage spectaculaire qui s'offre à eux lors de l'ascension de la colline Megalestris. Les kayakistes se mettent également à l'eau et reçoivent la visite surprise de quelques Baleines à bosse alors qu'ils se rendent en zodiac à leur point de départ. Une fois dans les kayaks, les sites sont incroyables avec de nombreux icebergs échoués à l'extrémité sud de l'île, et les nombreuses colonies de pingouins disséminées le long de la côte.

Ceux d'entre nous qui débarquent à terre sont accueillis par de nombreux Gentoos et un Phoque de Weddell isolé devant le refuge de Groussac. En nous dirigeant vers le nord de l'île, nous avons une vue imprenable sur les Manchots Adélie qui commencent à faire la cour et à construire des nids malgré la neige épaisse encore présente dans de nombreuses zones. Les conditions météorologiques sont fantastiques pour l'atterrissage, avec à peine un souffle de vent et quelques taches de bleu apparaissant au-dessus des nuages bas. Ce n'est peut-être pas le temps idéal pour bronzer, mais c'est parfait pour la photographie. Beaucoup d'entre nous ont profité de la lumière pour prendre des photos des nombreux pingouins qui se trouvaient à proximité. Le contraste entre le noir des pingouins, le blanc de la neige et de la glace, et le gris de la roche sous-jacente a donné lieu à des images brillantes.

Une fois que nous avons tous apprécié les paysages de l'île Petermann, nous nous échappons à temps pour retourner à Hondius, le vent et la neige s'étant intensifiés comme prévu. De retour à bord, bien au chaud, nous savourons tous un déjeuner-buffet avec vue sur le canal Lemaire. Le temps s'améliore, le vent et la neige reviennent, et nous nous installons à bord pour un après-midi plus détendu. Les demi-finales du tournoi d'échecs se déroulent dans le salon, juste avant que Chloé ne donne une excellente conférence sur le plancton et son importance pour l'écosystème de l'Antarctique.

Notre habituelle récapitulation du soir est écourtée et on nous conseille de nous habiller chaudement pour le dîner surprise qui suivra : un barbecue antarctique ! Nous nous rendons tous sur le pont arrière pour déguster de superbes grillades, avec un grand choix de viandes, de légumes, de salades, de desserts et de boissons préparés par l'équipage. Malgré les basses températures, la plupart d'entre nous ont bravé le froid pour manger sur le pont et profiter de la vue sur Paradise Bay. Une fois le repas terminé, certains sont restés pour danser un peu, mais les températures glaciales ont vite fait de ramener tout le monde à l'intérieur pour une boisson chaude dans le salon.

Notre dernier jour sur la péninsule antarctique commence par le traditionnel appel au réveil de notre chef d'expédition Pippa ; le ciel est couvert, il neige mais il n'y a pas de vent, la température de l'air est de 2°C ; "Good morning" !

Hondius se trouve au milieu de la baie bien abritée de Paradise Bay et nous sommes entourés de brouillard, de neige et d'icebergs qui créent une atmosphère mystérieuse. Vers 8h30, nous sommes tous à bord des Zodiacs, prêts pour une croisière aventureuse dans la glace, entourés d'icebergs imposants et de glace vive, ou pour un débarquement autour de la station de Manchot papous d'Almirante et de ses colonies de Manchot papous. La station, qui appartient à l'Argentine, n'est actuellement pas habitée et nous sommes donc autorisés à débarquer et à explorer cet endroit magnifique entouré de glaciers impressionnants et de hauts sommets. Le chemin a été bien balisé par l'équipe d'expédition et nous permet de marcher vers un point plus élevé qui nous offre une vue à 180° autour de la station.

Lorsque la moitié du navire est à terre, le reste d'entre nous a l'occasion de faire une incroyable croisière en Zodiac dans Paradise Bay, avec des observations intéressantes telles que des Phoques de Weddell, des Manchots impériaux, des Cormoran impériaux construisant leurs nids et simplement des croisières parmi les icebergs. Quelle belle matinée au paradis !

Une fois tout le monde de retour à bord, Hondius navigue vers notre prochaine destination. Mais juste après le déjeuner, dans le détroit de Gerlache, des orques sont repérées depuis le pont ! Nous nous rassemblons tous sur les ponts extérieurs et sur la passerelle pour vivre cette incroyable observation. Tout d'abord, nous avons 5 individus en vue, principalement des femelles et un mâle. Ensuite, nous pouvons observer à distance près d'une demi-douzaine d'individus qui se rassemblent et nagent autour du navire ; nous sommes même capables de voir la forme du corps entier en transparence dans l'eau ; quel spectacle étonnant ! Vers 15h30, Andrew donne une conférence très intéressante sur... les orques ! Nous apprenons tous beaucoup de choses sur ces fascinants mammifères marins, de la structure sociale au comportement, en passant par les menaces auxquelles ces animaux doivent faire face aujourd'hui avec le changement climatique. La conférence est interrompue à plusieurs reprises parce qu'un autre groupe d'orques nage autour du bateau !

À 18 heures, c'est l'heure du traditionnel récapitulatif et des projets pour le lendemain. Nous nous dirigeons vers Deception Island, un volcan actif, pour un débarquement à Telefon Bay dans la matinée et dans l'après-midi, nous prévoyons d'aller à Elephant Point sur Livingston Island. Pippa nous montre les prévisions météorologiques : du vent en perspective !

Il est temps de laisser derrière nous la péninsule Antarctique, de jeter un dernier coup d'œil à ces paysages glacés qui nous ont fait rêver ces derniers jours, de prendre une dernière photo de ce monde merveilleux. Dès que nous quittons les criques abritées, nous commençons à sentir la houle et Hondius se met à rouler d'un côté à l'autre.

La soirée se poursuit au Lounge du Hondius autour d'une tasse de thé ou d'une bière alors que nous traversons le détroit de Bransfield, en direction de l'île de la Déception.

Tôt ce matin, à 4 heures, nous naviguons vers un endroit spécial des Shetlands du Sud. Nous traversons le "Neptune's Bellow" pour arriver sur une île appelée Deception Island. L'île de la Déception doit être l'une des îles les plus incroyables de la planète. Il s'agit d'un volcan actif situé dans les îles Shetland du Sud, au large de la péninsule Antarctique. Son paysage unique se compose de pentes volcaniques arides, de plages fumantes et de glaciers recouverts de cendres. Le volcan a une forme caractéristique de fer à cheval avec une grande caldeira inondée. Celle-ci s'ouvre sur la mer par un étroit chenal, le Neptune's Bellows, formant un port naturellement abrité. C'est l'un des seuls endroits au monde où les navires peuvent naviguer directement au centre d'un volcan actif. Naviguer dans l'étroit chenal du Soufflet de Neptune peut s'avérer délicat, car au milieu de ce chenal se trouve un rocher situé sous la ligne de flottaison, sur lequel les navires se sont échoués et ont coulé par le passé.

Après avoir navigué dans la caldeira de Deception Island, les conditions météorologiques difficiles que nous avions depuis la nuit dernière se sont calmées. Nous naviguons vers le site d'atterrissage appelé Telefon Bay, qui est une petite baie sur la côte nord-ouest de Port Foster sur l'île.

Les coureurs vont effectuer leur dernière étape de la course ici, à Telefon Bay, car il s'agit d'un volcan actif, le sable est chauffé et il n'y a donc pas beaucoup de neige autour. Cela rend la course plus facile par rapport à d'autres pistes que nous avons eues pendant cette croisière. Les coureurs commencent tôt le matin, vers 6 heures, après que le parcours a été tracé pour cette dernière course.

À 8h30, la moitié du groupe restant à bord est emmenée à terre. Là, nous avons la possibilité de faire une courte promenade jusqu'à l'une des crêtes de la baie ou une randonnée plus longue dirigée par les guides d'alpinisme. Les deux circuits offrent une vue imprenable sur la caldeira de l'île, les plages de sable noir et les pentes volcaniques qui entourent la caldeira inondée. À bord, Anthonie donne une conférence sur les vagues de l'océan pour les passagers qui descendent à terre dans la deuxième équipe.

Après être tous allés à terre, nous déjeunons à bord, les coureurs terminent leur dernière course dans leur dernier désert, l'Antarctique. Tous les coureurs reçoivent leur médaille bien méritée et sont accueillis à bord avec de la bière et de la pizza. Le plan pour l'après-midi était de se rendre sur l'île de la Demi-Lune, mais les vents soufflent toujours très fort, ce qui nous empêche d'effectuer ce dernier atterrissage. Au lieu de cela, nous avons un long récapitulatif comprenant des présentations sur la zone de convergence antarctique par Anthonie, l'île Déception par Elodie et la citoyenneté antarctique par George.

Pendant ce temps, nous quittons l'abri des îles Shetland du Sud pour entrer dans le passage de Drake et nous rentrons à Ushuaia après un voyage aussi incroyable. Nous sommes sûrs de conclure que ce voyage a été un grand succès pour tout le monde, avec des conditions météorologiques délicates pour pouvoir sortir du navire et explorer l'Antarctique.

Nous nous réveillons tous avec l'impatience d'affronter la journée qui s'annonce, les yeux endormis et la queue touffue, nous nous dirigeons vers la salle à manger pour un petit déjeuner copieux composé du meilleur bacon argentin et d'œufs. Tout en contemplant la houle par la fenêtre, nous assistons à un exposé fascinant de Mikhail sur l'acoustique des mammifères marins, suivi d'un exposé sur la géopolitique avec George et d'une présentation intéressante sur les rituels du maté avec Alexis. Les chefs cuisiniers nous préparent encore un délicieux déjeuner qui nous permet d'entamer l'après-midi en toute sérénité. Le pétrel du Cap et l'albatros tournent occasionnellement autour du navire, rappelant l'environnement sauvage et magnifique dans lequel nous nous trouvons.

L'équipe d'expédition prépare un nouveau récapitulatif des plans quotidiens pour demain : Pippa parle du chant des Baleines à bosse, Paolo du brouillard et Chloé des invertébrés microscopiques : les "oursons d'eau". Ce soir, les chefs ont préparé un fantastique dîner de 4 plats. Nous sommes tous tellement rassasiés que nous avons du mal à nous lever de nos chaises. Il est maintenant temps de prendre un petit verre et de se remémorer les derniers jours.

Alors que le jour se lève, Hondius fait route vers le nord dans une mer dont la houle peut atteindre six mètres. Le contraste entre ceux qui s'en sortent, et qui sont même surexcités par le drame, et ceux qui doivent simplement s'accrocher pour survivre, n'aurait pas pu être plus frappant. C'est vraiment la fameuse expérience du passage de Drake. Les embruns de la proue s'écrasent contre les hublots de la passerelle, tout en haut du pont 7, même si peu d'entre nous ont fait l'ascension aventureuse pour en faire l'expérience ! Le petit-déjeuner dans la salle à manger n'est pas non plus la réunion animée à laquelle nous étions habitués.

Les ponts extérieurs étant fermés pour des raisons de sécurité, la matinée se déroule à l'intérieur. Dans la salle de conférence, l'équipe de Race the Planet a présenté une vidéo à tout le monde, montrant les points forts de certaines des étapes précédentes de leur série d'ultra-marathons. Plus tard, Simon a donné le coup d'envoi du programme de conférences en présentant une comparaison instructive entre les oiseaux de l'hémisphère sud et ceux de l'hémisphère nord. Après le déjeuner, la présentation de Paolo sur le "Weather Routing" nous donne un aperçu d'un sujet fascinant dont aucun d'entre nous ne soupçonnait l'existence.

Les conditions extérieures s'améliorant, nous sommes en mesure de monter sur les ponts par temps clair et venteux. La faune ornithologique n'est pas prolifique, mais les suspects habituels sont présents - Prions et Pétrels géants - et un albatros errant solitaire fait une brève apparition, comme pour dire au revoir. Plus tard, les coureurs organisent leur cérémonie de remise des prix tandis que le reste d'entre nous profite d'un documentaire sur l'Antarctique, avec du pop-corn ! La soirée est l'occasion de réfléchir et de remercier. Nous saluons le capitaine et son équipage avec un verre de bulles, puis nous exprimons notre gratitude envers les équipes de l'expédition, de l'hôtel et des cuisines, qui se sont surpassées pour nous offrir une expérience presque indescriptible et des souvenirs qui resteront gravés dans nos mémoires pour le reste de notre vie.

nous nous apprêtons à débarquer de notre cher Hondius qui nous a emmenés dans l'un des plus beaux endroits de la planète. Ces deux dernières semaines, nous avons effectué un voyage remarquable à travers le célèbre passage de Drake jusqu'à la péninsule antarctique et les îles Shetland du Sud. Ce voyage nous a donné un aperçu de la vie dans ces endroits reculés et parfois inhospitaliers. Nous avons rencontré une faune étonnante, nous nous sommes fait de nouveaux amis, nous avons appris et vécu tant de choses ensemble. Nous emporterons tous des souvenirs différents de notre croisière, mais ces souvenirs resteront gravés dans notre mémoire pour le reste de notre vie. Voici notre expédition.

Distance totale parcourue lors de notre voyage : 1 799,5 milles nautiques (3 293,09 km)
Point le plus au sud : 65°10.812'S

Au nom de tous les membres de l'équipage, nous vous remercions d'avoir voyagé avec nous et vous souhaitons un bon retour à la maison.